dimanche 9 décembre 2012

Géologie

Ce matin, 
comme la sensation 
qu'après les séismes de l'année, 
se remettent en  route 
quelques courants imperceptibles 
entre présent et passé.

Un des effets secondaires 
des tremblements de terre ?

mercredi 5 décembre 2012

le blog

Ces blogs-carnets intimes, depuis des années, comme des endroits pour déposer, transformer, ce qui n'était pas digéré. Mais là rien ne s'y prête.


Il y a ces plages intenses de présent, de présence. Aucun mot ne vient, aucun mot à la hauteur sans "perdre le sel" de ce qui peut s'y passer, quel que soit le contexte. La sensation de temps disparaît. Sensation d'éternité.

Et puis ces moments où quelque chose grippe. Mais alors le process de déconstruction de la pensée qui grippe ne met en place. Grignotage de ce qui colle, pleurs ou rigolade, et ça s'envole au vent.

Et puis ce qui reste collé. C'est bien le travail dans le corps qui y fait quelque chose. Je n'y arrive pas ces derniers temps. Je m'autorise cette flemme, le temps que je puisse redémarrer. Ça se fera en son temps.

Il me faudrait du silence, plus que jamais.


Des pensées douces pour vous, à l'image de ces flocons grands et plats du week-end dernier.


mardi 4 décembre 2012

De l'autre côté

J'ai passé quelques uns des cols annoncés, avec les gros "coups de colliers" associés. Les paysages changent. 
Un vrai soulagement, et un creux aussi. 
Soulagement d'avoir finalement passé ces épreuves. 
Creux car je peux enfin relâcher un peu la pression. 

Il m'appartient maintenant de trouver un rythme qui ne soit pas cette course ininterrompue d'obstacles à sauter. 
Un rythme dans la joie de la marche, qui permette de savourer les chants d'oiseaux et les paysages, de s'arrêter parfois dans une clairière, de musarder.
Il n'est plus temps d'accélérer ma vie, de la remplir, de peur d'être avec moi.
Ni de la laisser accélérer par d'autres.

Vivre pour vivre.

mercredi 14 novembre 2012

Patience, silence

Un col après l'autre, les paysages changent.

Mon corps m'a dit stop. La "crève" bienvenue me force à dormir des nuits géantes, enveloppée de très chaud.
Je me sens physiquement en train de digérer tous ces changements brusques de l'année.

L'amie S me dit " prends soin de ton silence, de ton espace". 
Oui, bien sûr.

mercredi 17 octobre 2012

Les fins et les débuts

Insomnie cette nuit.
Et cette nécessité de poser là la tension que je sens dans mes épaules depuis quelques jours, ce poids des fins et des débuts.
mon ancien et ce nouvel amour,
mon ancien et ce nouveau job,
la mort de maman et la suite dans la famille,
mon ancien quotidien, et cette vie qui émerge, autre.

Tous ces fils à dénouer, et qu'il ne faut pas renouer, mais tisser d'une autre manière, souple, vivante.
En l'écrivant, je vois combien je veux trop encore, combien j'exige de moi, comme si.
Cette tentation-là, bien connue.

La présence, seule expérience réelle.
Si simple...

mardi 16 octobre 2012

Ephémère

Samedi, je suis intervenue devant "mes pairs". J'ai tenté d'exposer comment 5 ans de travail dans deux voies différentes et compatibles toutefois avaient redessiné de l'intérieur ma pratique professionnelle. 
Si l'idée était simple, passer au texte m'a demandé bien des heures de travail. Sur place, j'ai pris le parti de l'exposer sur le mode de la légèreté.
D'autres conférenciers ont été sans doute plus brillants. Je suis toute de même heureuse car j'ai vu dans certains regards ce quelque chose qui dit qu'on a touché.

Après quelques jours d'hésitation, j'ai choisi de ne pas publier le texte de mon intervention. Je ne veux pas figer ce qui n'est qu'un point d'étape personnel, et, surtout, ne demande qu'à évoluer encore et encore. Et puis, je n'ai pas envie de m'exposer ainsi, de jouer ce jeu de l'ego satisfait à bon compte. 

Si quelque chose est aujourd'hui plus juste dans ma pratique, c'est par l'expérience que cela peut éventuellement se transmettre pour encore se transformer.

J'accepte l'éphémère.

mercredi 26 septembre 2012

Panorama

Un temps au calme pour faire le point. 

Les gros bouleversements de l'année écoulée ont emporté bon nombre des tensions de ma vie d'avant.
Il reste principalement à vider le logement de ma mère avant fin octobre et à mener au bout sa vente, et la succession. Hier, le chagrin m'a submergée à nouveau... 

J'attends que la cohabitation avec mon ex-conjoint prenne fin, mais les procédures de divorce et le prix des logements parisiens étant ce qu'ils sont, il faudra encore plusieurs mois. 
Je pourrai alors clore ce qui est terminé, et accueillir chez moi l'homme que j'aime et ses filles, chaque fois qu'ils viendront à Paris. Car, à naviguer ainsi entre deux régions, et deux familles, et à me sentir aussi à l'aise avec les deux, j'en viens parfois à ne plus savoir où j'habite. Quand je pourrai rassembler les deux, je pourrai à nouveau me sentir une.

Mon poste actuel se termine. Je commence à passer la main, avec une certaine nostalgie pour cette aventure humaine et professionnelle enthousiasmante, mais sans regret car ce que j'ai pu accomplir sera en partie durable ; je suis attendue de pied ferme pour la suite, et m'en réjouis.
J'ai recentré mes activités professionnelles sur ma seule activité salariée, que je reprends à temps plein. Au moins cette année le temps que mon nouveau rythme de vie se mette en place après tous ces chambardements. Je n'ai jamais eu autant d'appels pour des cours de yoga que depuis que j'ai arrêté d'en donner...

Pas d'activités extra-professionnelles, hormis le yoga que je peux pratiquer seule. Là encore, la simplicité, et la liberté de manœuvre. Être présente auprès des enfants les semaines où je les aurai.
Je profite des week-end avec mon amoureux pour faire de grandes balades. Bonheur de la nature retrouvée. Internet me sert comme outil pratique, avant tout. Plus comme ce dérivatif à la souffrance et à l'ennui qu'il a été ces dernières années.

L'amour m'épanouit, met des étoiles dans mes yeux et des ailes à mes chevilles.
Les enfants poussent, plutôt sérieux et souriants en cette rentrée.
Le course est bien aussi trépidante, mais mon coeur est serein.
J'ai recommencé à dormir mieux.
Je suis reconnaissance à la vie des bienfaits dont elle me comble.


Donnez moi de vos nouvelles, ok ?

mercredi 5 septembre 2012

Dénouer

Cette porte verrouillée, toute cette douleur, et l'énigme derrière.

La porte s'est ouverte en douceur,  le dialogue a repris, entier.
Pas pour renouer, oh ça non, mais pour dénouer.

Se dire ce qui était bon, ce qui a fait mal, se demander pardon.
Parler enfin, ne pas regretter, se souhaiter le meilleur pour aujourd'hui et demain.

samedi 1 septembre 2012

Charnières

Moment charnière,
où l'avant et l'après se tissent,
en une couture bien solide.
Mon cœur n'est plus effiloché.

Des bouffées de tristesse d'hier,
l'intense joie d'aujourd'hui,
des questions pour demain.
Mais elles s'envolent, légères.

En trame, cette envie de vivre intense,
cet amour de la vie qui vibre si fort en moi,
cette Confiance un peu folle, un peu sage.
La Joie qui porte, presque sauvage.

Jeter un œil régulier sur mon "niveau de carburant"
car je connais ma faiblesse,
me "dépenser" sans compter, et finir à sec.
Chanter tout l'été, et l'hiver venu ? oh...pas question!

mercredi 29 août 2012

La muraille de glace

Il est parfois des chocs salutaires.
La vérité qui vous percute et détruit d'un coup tout ce fatras d'illusions qui vous séparent du monde depuis tant d'années.

J'ai des raisons depuis hier de croire  que c'est ce qui est arrivé au père de mes enfants.
L'écroulement d'une immense muraille de glace.
Son regard, sa voix ont changé. Il entend aussi.
Douloureuse et salutaire expérience.

J'en étais heureuse, et bouleversée.
Heureuse pour cet homme que j'ai tant aimé, et nos enfants.
Bouleversée car la vie ensemble aurait sans doute été plus douce si.
Mais elle n'est plus. C'est un fait.

Cela va simplifier la séparation, et la suite.
J'ai tellement mieux dormi cette nuit.

lundi 20 août 2012

L'intérieur, l'extérieur

La frontière entre intérieur et extérieur est toute conceptuelle. Preuve en sont la tristesse à trier les reliefs physiques du passé mort, la paix et la joie intérieures qui en résultent.

Il me tarde d'exprimer dans "mon intérieur" ce que je vis ; je m'y emploie.

D'ici-là continuer à faire "place nette". Le juste nécessaire, une place pour chaque chose, chaque chose à sa place, souplement.

mardi 14 août 2012

L'écriture ou la vie ?

Tout est neuf.
Tout est émerveillement.

Que reste-t-il à écrire puisqu'il ne manque rien ?
Qu'aucun doute ne plane ?
Que l'inertie a fait place à l'action ?

Même parler se transforme rapidement en un éclat de rire.

Alors, le silence, plein.

dimanche 5 août 2012

Les cartes

Il y a quelques semaines, avec une amie et son frère, artiste et homme de la nuit, après une sieste au soleil, de belles conversations intimes, et un apéritif bien (trop) arrosé, où les langues se délièrent plus qu’à l’ordinaire, j’osai dire ma totale incompétence et mon désarroi  en matière de rencontre amoureuse. Comment savoir? disais-je.
C’est alors qu’il a eu cette image qui m’a parlé :
« Tu sais, c’est très simple. Il en va de la rencontre amoureuse comme des autres rencontres. C’est comme un jeu de cartes. Il y a les tiennes, et les siennes.
Il faut poser les cartes à découvert sur la table.
Si ce sont les mêmes, alors, fonce, en amitié comme en amour.
Si elles sont différentes, ou que certaines sont cachées, ou fausses, surtout abstiens toi. 
- Et comment le saurais-je ?
- Ecoute ton corps. Lui sait ce qui est touché en toi, et le signal qu’il capte en face. »

Cette semaine, j’ai rencontré un homme. Enfin nous nous sommes rencontrés.
Nous avons posé cartes sur table, face apparente. Il semble que ce sont les mêmes. Pas de joker de part et d’autre.
Alors nous jouons. Avec la folie de nos 17 ans, et le peu de connaissance de nous-même que nous ont offert les années.

C’est compliqué, au vu des contraintes de nos vies, et en même temps simple et évident dans l’instant. Affaire à vivre une seconde après l’autre.

L’instant est éternité. Il n’est plus temps de raconter.

jeudi 2 août 2012

"Diminue la douleur de la distance"

Un jour, j'ai poussé la porte où était inscrit " Diminue la douleur de la distance", et je suis entré dans une salle du palais de la mémoire. Il y avait partout des livres vivants. Entre mille autres de ces livres vivants j'ai choisi d'explorer la douleur de l'absence d'un être aimé. Il m'est aussitôt apparu que cette douleur était une maladie guérissable. Je me suis aventuré plus avant dans la salle. Entre mille autres voix, j'ai entendu ceci : " Plutôt que de t'enfermer dans le chagrin ou l'indifférence, cultive les sensations que l'être aimé a laissées en toi, redonne vie, dans tes dedans, à la tendresse, à la douceur. Si tu revivifies ces instants de bonheur passés, si tu les aides à pousser, à s'épanouir, à envahir ton être, la distance peu à peu se réduira, la douleur peu à peu s'estompera. Tu peux recréer ce que l'oubli a usé.". Je me suis émerveillé de ce pouvoir et de mes capacités à explorer cette vaste bibliothèque que j'avais en moi. Alors, j'ai choisi, entre mille choses, une journée d'amour éblouissante et douce. Elle était là, elle n'avait jamais servi à personne. Je suis entré dedans. Ses couleurs, ses senteurs, sa foisonnante plénitude se sont aussitôt ranimées. J'ai pensé : " Pourquoi ne ferais-je pas de ce jour-là, de temps en temps, ma prière du matin ?" Et soudain m'est venu : " Cette jubilation, cette gloire innocente, si c'était Dieu ?" Il y avait aussi cette question, cet emportement du cœur, entre mille autres choses, derrière la porte où était inscrit : "Diminue la douleur de la distance !".


Henri Gougaud : Les sept plumes de l'aigle

mercredi 1 août 2012

Sentir

Sentir.

Rester " à l'intérieur de moi" alors que tout me pousse "vers l'autre".
Expérimenter ça dans la danse.
Etre sur mes pieds, porter mon propre poids, écouter mon rythme, être présente, et en même temps, jouer à me "laisser guider", par la musique, par mon partenaire.

Expérimenter comment ma présence à moi-même me permet de sentir la relation ou la non-relation, ce qui est vrai, et ce qui est factice.

Ce qui est vrai est léger, vivant, transparent, ne provoque aucun écho d'obligation, de séduction, de jugement.
Simple. Rare.

Me dire que cela m'aidera peut-être à être lucide, tout en étant dans "ma joie", en amour.
En rire.

Me dire que la danse me suffit bien pour l'instant.
Savoir qu'il n'en est peut-être rien.
En rire.

lundi 23 juillet 2012

Perdre

Perdre mes repères
Ce que je pensais fondateur et qui ne l'était pas,
puisque que je ne coule pas.

Perdre la tête,
avec bonheur,
retrouver le corps, les sens, intensément.

Perdre les pédales,
chausser des rollers, et glisser,
nouveauté.

Perdre pour mieux trouver,
étrangeté douce des nouveaux départs.


vendredi 20 juillet 2012

Ce qui irradie


Rabuzin - Radiance
Ce qui irradie,
c'est la chaleur paisible de l'amour tranquille,
celui qui est sans peur,
don magnifique et sans limite.

Séraphine de Senlis Le bouquet de feuilles
Ecarter les ombres,
ouvrir les yeux,
sentir le sol sous les pieds,
le frisson du vent,
et sourire de tout mon coeur réouvert à la Joie.



jeudi 19 juillet 2012

Faut-il souffrir pour savoir ?

Les vagues de souffrance déferlent, les unes après les autres, étreignant mes entrailles. 
Il y a ce qui me fait mal ici et maintenant, me guidant pour adapter mon comportement dans cet entre-deux inconfortable.
Et cette peur irrationnelle de souffrir demain de ce qui a peut-être été inadapté hier.
Accepter, laisser faire le temps. Avoir confiance en la vie pour m'aider dans cet apprentissage de souplesse et d'humilité.
"Celui qui n'a pas souffert, dit d'Ecclésiaste, que sait-il ?" Si l'on prenait cette formule à la lettre, il faudrait en conclure qu'il n'y aurait pas de savoir qui ne prenne sa souffrance. Ce serait  trop dire, car quantités de connaissances sont acquises ou peuvent être acquises sans qu'elles aient quelque rapport avec la souffrance. A moins que l'on entende par souffrance ce qui au cœur de toute recherche, la butée pénible qui met une limite à notre compréhension, et qui oblige le savant à inventer, dans la peine, des solutions.[]
La souffrance peut  introduire [dans la vie humaine] un savoir spécifique. Souffrir dans et par les relations positives et négatives à soi, aux autres et aux choses nous apprend ou peut nous apprendre quelque chose. C'est spécifique de l'être humain et peut nous faire acquérir un certain savoir sur l'être humain.A ceci près que c'est un savoir qui ne peut être détaché de la relation au sein de laquelle la souffrance a été ressentie.
[ ]
La souffrance nous fait perdre quelque chose de notre maîtrise. Nous pensions diriger notre existence à notre guise . Survient un événement qui en bouleverse le cours. Nous glissions sur les rails de nos habitudes, et voilà que survient un obstacle qui nous fait dérailler.  Nous avons perdu le contrôle, et ce que nous avions prévu de faire ou d'entreprendre est devenu impossible.[ ] Mais cet égarement douloureux peut nous conduire à un réexamen de ce sur quoi nous fondions nos vies.[ ]Nous avons fait l'expérience de notre fragilité, de la fragilité de notre condition. Et ainsi, nous devenons un peu plus humains, un peu plus à notre place d'étoile qui cherche sa galaxie.
[]
Encore une fois, quelle est la nature de ce savoir transmise sous l'effet de la souffrance? [] C'est un savoir qui imprègne nos perceptions, nos humeurs, nos dires et nos manières d'être. Ou plutôt c'est la souffrance transformée par l'oubli toujours présent qui s'est changée en savoir fécond. Pour devenir un terreau capable de servir de milieu nourricier aux semis, les feuilles mortes doivent pourrir jusqu'à devenir méconnaissables, impossibles à identifier comme telles.
François Roustang, Savoir attendre pour que la vie change, extrait des pages 79 à 83.


mardi 17 juillet 2012

La confiance

La confiance, c'est oser me dire sans craindre ta réaction,
comme je t'écoute sans crainte et sans attente.

Prendre le risque d'être celle que je suis dans l'instant,
t'accepter tel(le) que tu es dans l'instant,
et un instant après, ensemble, accepter que tout puisse avoir changé
sans que le lien en soit pour autant bousculé.


J'apprivoise et goute avec bonheur ce cadeau d'amitié.

L'équilibre des mondes

Loups de légende

Le mythe égyptien de Oupouaout

OupouaoutChez les égyptiens anciens, à sa mort, un homme doit traverser un chemin semé d’embûches avant d’espérer atteindre le séjour des Bienheureux dont Osiris le plus grand des dieux garde la porte. Pour les accompagner dans ce périple difficile, les Egyptiens invoquent Oupouaout, le dieu à tête de loup. Il est « celui qui ouvre les chemins » car il est celui qui guide le soleil pendant son périple nocturne.

Le mythe inuit de Kaïla

Chez les Inuits, au commencement du monde, Kaïla le dieu du ciel, donna au peuple des hommes le caribou. Le caribou se multiplia et les enfants des premiers hommes purent s’en nourrir, choisissant les caribous les plus beaux et les plus gras. Jusqu’à ce qu’il ne reste que les plus malingres dont ils ne voulurent pas. Entendant leurs plaintes, Kaïla demanda à Amorak, l’esprit du loup, de lancer ses enfants sur la traces des caribous malingres pour que reviennent les gras caribous. « C’est pourquoi le caribou et le loup sont un, car le caribou nourrit le loup, mais c’est le loup qui maintient le caribou en bonne santé. » (F.Mowat cité par G. Carbonne).

Concentration, dissolution

Dans ces moments-là, il y a mon corps présent, si tranquille. Immobile.
Comme si tout s'arrêtait pour l'essentiel.

Cet être, là, dans son inconnu, dans la force de la vie qui s'exprime.
Ce qui n'a jamais été dit, se dit, se vit.

Il reste ma respiration, mon regard, mon écoute, ma voix, ma confiance.
Et pourtant le je est parti, dissous dans une réalité plus vaste, plus vraie.

Douleur et joie se conjuguent au présent.
Dans cet espace "entre", interstice sublime.


Reconnaissance d'assister à cette naissance,
fragile et délicate comme celle d'un papillon.
Quand le je revient, il en reste comme éclaboussé de soleil.



En écho au billet de Tanakia, une expérience de grâce.

lundi 16 juillet 2012

Le chagrin, l'amour

Le chagrin
comme des caillots de sang séché, noirs, secs, durs,
gorge serrée, regard qui se brouille
noyade intime.

Les questions minuscules se bousculent.
guêpes énervées, menaçantes, abstraites.

La dignité comme rambarde et barricade,
petite stratégie dérisoire contre la déferlante,
avant que l'humour ne reprenne le dessus,
regard tendre sur ce tout et rien à la fois.


La vie est immense et sereine,
au-delà de ces orages de poupée.
L'amour est immense et serein,
démesuré.


Sagesse, folie

Ma sagesse est folie,
quand elle me contraint jusqu'à l'asphyxie.

Ma folie est sagesse,
quand elle me porte à danser ma vie.

La Joie comme Justesse,
doit être mon unique maîtresse.

Feuille au vent,
jusqu'à l'hiver,
et au-delà


vendredi 13 juillet 2012

Décantation

Processus de décantation en cours.
Laisser faire en lâchant l'agir.

Retrouver la chaleur.
L'eau sombre et douce.
Le soleil sur la peau.
Ce qui pénètre, lave et remet en lumière le corps.

La douceur des bras.
Ceux qui vous enserrent jusque dans les sanglots.
Un  petit corps potelé, joue si douce de bébé.
Une main dans la mienne, adoptée quelques instants.

Lâcher presque tout le reste pour ne garder que l'essentiel, le lien nu.
Danse légère et bienvenue.

mardi 10 juillet 2012

Cris-couleurs

Le cri du fond du ventre.
"Je ne voulais pas que ça cesse!
Mais c'était mort."
Noir chagrin.

Larmes jaillissent et roulent, 
tissant l'apaisement aux regrets
douceur gris nuages.

Goutte translucide,
pour vider l'océan marine
des souvenirs obsédants.

Au sec m'attend la douleur nue,
rouge cru,
ou pas, qui sait,
une autre couleur inconnue ?

Vivre arc en ciel
en pansant aujourd'hui,
sans penser demain.

lundi 9 juillet 2012

Bain de couleurs

Un bain olfactif.
Le pourpre des lys, la verdeur piquante et douce du jardin après la pluie.

Un bain affectif, et sonore
Cette atmosphère particulière des femmes entre elles. 
Bain de paroles, de rire, de larmes et de silences. 
Toutes les couleurs de la vie sur fond de déluge pluvieux.


Et puis tous les sens réunis.
Ce corps qui bouge, puis qui s'arrête, parmi d'autres corps. 
Le bleu pâle du froid qui s'installe, 
le gris sombre des sanglots à évacuer bruyamment, presque joyeusement,
le grattement particulier du fusain sur la feuille.

Puis après la pause sacrée du déjeuner, choisir les couleurs dans la large palette proposée : des bleus, des verts, des jaunes, des rouges, des gris, des roses, du violet..., couleurs qui irradient.

Fondre sur ce jaune bouton d'or qui jaillit de l'intérieur, goutte de soleil qui s'étire verticalement, 
appelle un vert vif, qui danse autour, 
des pastilles roses de joie, 
le blanc lumière.

Paix d'enfance, active et concentrée, vibrante. 
Les ciseaux courent bientôt seuls, 
l’œil guette les formes intéressantes, celles qui vivent, dansent.
Il n'est plus question de suivre le trait prévu, tout s'ouvre.
Reste à accueillir ce qui vient, en écho de ce qui a été vécu.
Miracle de la présence à soi.







En point d'orgue, la douceur d'une soirée tout en teintes douces après ces feux d'artifices intimes, et cette aube radieuse de chants d'oiseaux.


Mon premier cadeau de cet été, c'était cet atelier-là.

En bonus, quelques unes de mes oeuvres préférées de Matisse :

La Gerbe

Venus


- cet extrait de la préface d'un magnifique livre sur les gouaches découpées de Matisse, dont le nom m'échappe à l'instant
- et la fin de la préface :

- le projet de restauration des Acanthes de Matisse par la fondation Beyeler.
- l'exposition en cours au Musée Matisse de Nice : Matisse, le ciel découpé 

Parler



" Il ne suffit pas de parler pour parler. Parler, c'est quand c'est pour la première fois... C'est à dire que vous ne répétez pas. D'ailleurs ce n'est même pas répétable. Parler, c'est être surexposé. Vulnérable. Totalement.  Seul, devant l'autre seul. C'est là où la parole peut venir. La pure parole, la simple parole. "




Christian Bobin - Dans " la grâce de la solitude", chez Albin Michel

vendredi 6 juillet 2012

la vague

La mer si calme au bord.
Et cette énorme vague qui enfle à l'horizon.

La colère, énorme.
La peur d'être emportée, comme cette nuit, en rêve, par la violence de cette chose qui prend toute la place.
L'amertume.

Cette violence en moi, contre moi.

L'envers du chagrin.
Ce vieux chagrin, qu'il s'agit maintenant de pleurer jusqu'au bout, patiemment, avec tendresse.

mardi 3 juillet 2012

Trans-lucide

C'est une fenêtre japonaise en papier huilé.
La lumière passe, l'intime est protégé.

Parfois la fenêtre s'ouvre,
d'autres fois, elle se ferme.


Les deux sont justes,
c'est ainsi.


Ciel de gouttes, gouttes de ciel


Les larmes, bienfaisantes,
dans ce ciel bleu d'amour.

Le virtuel de nos histoires réelles,
le réel de nos histoires virtuelles.

Et la vie chevillée au corps
qui s'exprime,
parfois orageuse, parfois tranquille.