mercredi 29 août 2012

La muraille de glace

Il est parfois des chocs salutaires.
La vérité qui vous percute et détruit d'un coup tout ce fatras d'illusions qui vous séparent du monde depuis tant d'années.

J'ai des raisons depuis hier de croire  que c'est ce qui est arrivé au père de mes enfants.
L'écroulement d'une immense muraille de glace.
Son regard, sa voix ont changé. Il entend aussi.
Douloureuse et salutaire expérience.

J'en étais heureuse, et bouleversée.
Heureuse pour cet homme que j'ai tant aimé, et nos enfants.
Bouleversée car la vie ensemble aurait sans doute été plus douce si.
Mais elle n'est plus. C'est un fait.

Cela va simplifier la séparation, et la suite.
J'ai tellement mieux dormi cette nuit.

lundi 20 août 2012

L'intérieur, l'extérieur

La frontière entre intérieur et extérieur est toute conceptuelle. Preuve en sont la tristesse à trier les reliefs physiques du passé mort, la paix et la joie intérieures qui en résultent.

Il me tarde d'exprimer dans "mon intérieur" ce que je vis ; je m'y emploie.

D'ici-là continuer à faire "place nette". Le juste nécessaire, une place pour chaque chose, chaque chose à sa place, souplement.

mardi 14 août 2012

L'écriture ou la vie ?

Tout est neuf.
Tout est émerveillement.

Que reste-t-il à écrire puisqu'il ne manque rien ?
Qu'aucun doute ne plane ?
Que l'inertie a fait place à l'action ?

Même parler se transforme rapidement en un éclat de rire.

Alors, le silence, plein.

dimanche 5 août 2012

Les cartes

Il y a quelques semaines, avec une amie et son frère, artiste et homme de la nuit, après une sieste au soleil, de belles conversations intimes, et un apéritif bien (trop) arrosé, où les langues se délièrent plus qu’à l’ordinaire, j’osai dire ma totale incompétence et mon désarroi  en matière de rencontre amoureuse. Comment savoir? disais-je.
C’est alors qu’il a eu cette image qui m’a parlé :
« Tu sais, c’est très simple. Il en va de la rencontre amoureuse comme des autres rencontres. C’est comme un jeu de cartes. Il y a les tiennes, et les siennes.
Il faut poser les cartes à découvert sur la table.
Si ce sont les mêmes, alors, fonce, en amitié comme en amour.
Si elles sont différentes, ou que certaines sont cachées, ou fausses, surtout abstiens toi. 
- Et comment le saurais-je ?
- Ecoute ton corps. Lui sait ce qui est touché en toi, et le signal qu’il capte en face. »

Cette semaine, j’ai rencontré un homme. Enfin nous nous sommes rencontrés.
Nous avons posé cartes sur table, face apparente. Il semble que ce sont les mêmes. Pas de joker de part et d’autre.
Alors nous jouons. Avec la folie de nos 17 ans, et le peu de connaissance de nous-même que nous ont offert les années.

C’est compliqué, au vu des contraintes de nos vies, et en même temps simple et évident dans l’instant. Affaire à vivre une seconde après l’autre.

L’instant est éternité. Il n’est plus temps de raconter.

jeudi 2 août 2012

"Diminue la douleur de la distance"

Un jour, j'ai poussé la porte où était inscrit " Diminue la douleur de la distance", et je suis entré dans une salle du palais de la mémoire. Il y avait partout des livres vivants. Entre mille autres de ces livres vivants j'ai choisi d'explorer la douleur de l'absence d'un être aimé. Il m'est aussitôt apparu que cette douleur était une maladie guérissable. Je me suis aventuré plus avant dans la salle. Entre mille autres voix, j'ai entendu ceci : " Plutôt que de t'enfermer dans le chagrin ou l'indifférence, cultive les sensations que l'être aimé a laissées en toi, redonne vie, dans tes dedans, à la tendresse, à la douceur. Si tu revivifies ces instants de bonheur passés, si tu les aides à pousser, à s'épanouir, à envahir ton être, la distance peu à peu se réduira, la douleur peu à peu s'estompera. Tu peux recréer ce que l'oubli a usé.". Je me suis émerveillé de ce pouvoir et de mes capacités à explorer cette vaste bibliothèque que j'avais en moi. Alors, j'ai choisi, entre mille choses, une journée d'amour éblouissante et douce. Elle était là, elle n'avait jamais servi à personne. Je suis entré dedans. Ses couleurs, ses senteurs, sa foisonnante plénitude se sont aussitôt ranimées. J'ai pensé : " Pourquoi ne ferais-je pas de ce jour-là, de temps en temps, ma prière du matin ?" Et soudain m'est venu : " Cette jubilation, cette gloire innocente, si c'était Dieu ?" Il y avait aussi cette question, cet emportement du cœur, entre mille autres choses, derrière la porte où était inscrit : "Diminue la douleur de la distance !".


Henri Gougaud : Les sept plumes de l'aigle

mercredi 1 août 2012

Sentir

Sentir.

Rester " à l'intérieur de moi" alors que tout me pousse "vers l'autre".
Expérimenter ça dans la danse.
Etre sur mes pieds, porter mon propre poids, écouter mon rythme, être présente, et en même temps, jouer à me "laisser guider", par la musique, par mon partenaire.

Expérimenter comment ma présence à moi-même me permet de sentir la relation ou la non-relation, ce qui est vrai, et ce qui est factice.

Ce qui est vrai est léger, vivant, transparent, ne provoque aucun écho d'obligation, de séduction, de jugement.
Simple. Rare.

Me dire que cela m'aidera peut-être à être lucide, tout en étant dans "ma joie", en amour.
En rire.

Me dire que la danse me suffit bien pour l'instant.
Savoir qu'il n'en est peut-être rien.
En rire.