lundi 23 juillet 2012

Perdre

Perdre mes repères
Ce que je pensais fondateur et qui ne l'était pas,
puisque que je ne coule pas.

Perdre la tête,
avec bonheur,
retrouver le corps, les sens, intensément.

Perdre les pédales,
chausser des rollers, et glisser,
nouveauté.

Perdre pour mieux trouver,
étrangeté douce des nouveaux départs.


vendredi 20 juillet 2012

Ce qui irradie


Rabuzin - Radiance
Ce qui irradie,
c'est la chaleur paisible de l'amour tranquille,
celui qui est sans peur,
don magnifique et sans limite.

Séraphine de Senlis Le bouquet de feuilles
Ecarter les ombres,
ouvrir les yeux,
sentir le sol sous les pieds,
le frisson du vent,
et sourire de tout mon coeur réouvert à la Joie.



jeudi 19 juillet 2012

Faut-il souffrir pour savoir ?

Les vagues de souffrance déferlent, les unes après les autres, étreignant mes entrailles. 
Il y a ce qui me fait mal ici et maintenant, me guidant pour adapter mon comportement dans cet entre-deux inconfortable.
Et cette peur irrationnelle de souffrir demain de ce qui a peut-être été inadapté hier.
Accepter, laisser faire le temps. Avoir confiance en la vie pour m'aider dans cet apprentissage de souplesse et d'humilité.
"Celui qui n'a pas souffert, dit d'Ecclésiaste, que sait-il ?" Si l'on prenait cette formule à la lettre, il faudrait en conclure qu'il n'y aurait pas de savoir qui ne prenne sa souffrance. Ce serait  trop dire, car quantités de connaissances sont acquises ou peuvent être acquises sans qu'elles aient quelque rapport avec la souffrance. A moins que l'on entende par souffrance ce qui au cœur de toute recherche, la butée pénible qui met une limite à notre compréhension, et qui oblige le savant à inventer, dans la peine, des solutions.[]
La souffrance peut  introduire [dans la vie humaine] un savoir spécifique. Souffrir dans et par les relations positives et négatives à soi, aux autres et aux choses nous apprend ou peut nous apprendre quelque chose. C'est spécifique de l'être humain et peut nous faire acquérir un certain savoir sur l'être humain.A ceci près que c'est un savoir qui ne peut être détaché de la relation au sein de laquelle la souffrance a été ressentie.
[ ]
La souffrance nous fait perdre quelque chose de notre maîtrise. Nous pensions diriger notre existence à notre guise . Survient un événement qui en bouleverse le cours. Nous glissions sur les rails de nos habitudes, et voilà que survient un obstacle qui nous fait dérailler.  Nous avons perdu le contrôle, et ce que nous avions prévu de faire ou d'entreprendre est devenu impossible.[ ] Mais cet égarement douloureux peut nous conduire à un réexamen de ce sur quoi nous fondions nos vies.[ ]Nous avons fait l'expérience de notre fragilité, de la fragilité de notre condition. Et ainsi, nous devenons un peu plus humains, un peu plus à notre place d'étoile qui cherche sa galaxie.
[]
Encore une fois, quelle est la nature de ce savoir transmise sous l'effet de la souffrance? [] C'est un savoir qui imprègne nos perceptions, nos humeurs, nos dires et nos manières d'être. Ou plutôt c'est la souffrance transformée par l'oubli toujours présent qui s'est changée en savoir fécond. Pour devenir un terreau capable de servir de milieu nourricier aux semis, les feuilles mortes doivent pourrir jusqu'à devenir méconnaissables, impossibles à identifier comme telles.
François Roustang, Savoir attendre pour que la vie change, extrait des pages 79 à 83.


mardi 17 juillet 2012

La confiance

La confiance, c'est oser me dire sans craindre ta réaction,
comme je t'écoute sans crainte et sans attente.

Prendre le risque d'être celle que je suis dans l'instant,
t'accepter tel(le) que tu es dans l'instant,
et un instant après, ensemble, accepter que tout puisse avoir changé
sans que le lien en soit pour autant bousculé.


J'apprivoise et goute avec bonheur ce cadeau d'amitié.

L'équilibre des mondes

Loups de légende

Le mythe égyptien de Oupouaout

OupouaoutChez les égyptiens anciens, à sa mort, un homme doit traverser un chemin semé d’embûches avant d’espérer atteindre le séjour des Bienheureux dont Osiris le plus grand des dieux garde la porte. Pour les accompagner dans ce périple difficile, les Egyptiens invoquent Oupouaout, le dieu à tête de loup. Il est « celui qui ouvre les chemins » car il est celui qui guide le soleil pendant son périple nocturne.

Le mythe inuit de Kaïla

Chez les Inuits, au commencement du monde, Kaïla le dieu du ciel, donna au peuple des hommes le caribou. Le caribou se multiplia et les enfants des premiers hommes purent s’en nourrir, choisissant les caribous les plus beaux et les plus gras. Jusqu’à ce qu’il ne reste que les plus malingres dont ils ne voulurent pas. Entendant leurs plaintes, Kaïla demanda à Amorak, l’esprit du loup, de lancer ses enfants sur la traces des caribous malingres pour que reviennent les gras caribous. « C’est pourquoi le caribou et le loup sont un, car le caribou nourrit le loup, mais c’est le loup qui maintient le caribou en bonne santé. » (F.Mowat cité par G. Carbonne).

Concentration, dissolution

Dans ces moments-là, il y a mon corps présent, si tranquille. Immobile.
Comme si tout s'arrêtait pour l'essentiel.

Cet être, là, dans son inconnu, dans la force de la vie qui s'exprime.
Ce qui n'a jamais été dit, se dit, se vit.

Il reste ma respiration, mon regard, mon écoute, ma voix, ma confiance.
Et pourtant le je est parti, dissous dans une réalité plus vaste, plus vraie.

Douleur et joie se conjuguent au présent.
Dans cet espace "entre", interstice sublime.


Reconnaissance d'assister à cette naissance,
fragile et délicate comme celle d'un papillon.
Quand le je revient, il en reste comme éclaboussé de soleil.



En écho au billet de Tanakia, une expérience de grâce.

lundi 16 juillet 2012

Le chagrin, l'amour

Le chagrin
comme des caillots de sang séché, noirs, secs, durs,
gorge serrée, regard qui se brouille
noyade intime.

Les questions minuscules se bousculent.
guêpes énervées, menaçantes, abstraites.

La dignité comme rambarde et barricade,
petite stratégie dérisoire contre la déferlante,
avant que l'humour ne reprenne le dessus,
regard tendre sur ce tout et rien à la fois.


La vie est immense et sereine,
au-delà de ces orages de poupée.
L'amour est immense et serein,
démesuré.


Sagesse, folie

Ma sagesse est folie,
quand elle me contraint jusqu'à l'asphyxie.

Ma folie est sagesse,
quand elle me porte à danser ma vie.

La Joie comme Justesse,
doit être mon unique maîtresse.

Feuille au vent,
jusqu'à l'hiver,
et au-delà


vendredi 13 juillet 2012

Décantation

Processus de décantation en cours.
Laisser faire en lâchant l'agir.

Retrouver la chaleur.
L'eau sombre et douce.
Le soleil sur la peau.
Ce qui pénètre, lave et remet en lumière le corps.

La douceur des bras.
Ceux qui vous enserrent jusque dans les sanglots.
Un  petit corps potelé, joue si douce de bébé.
Une main dans la mienne, adoptée quelques instants.

Lâcher presque tout le reste pour ne garder que l'essentiel, le lien nu.
Danse légère et bienvenue.

mardi 10 juillet 2012

Cris-couleurs

Le cri du fond du ventre.
"Je ne voulais pas que ça cesse!
Mais c'était mort."
Noir chagrin.

Larmes jaillissent et roulent, 
tissant l'apaisement aux regrets
douceur gris nuages.

Goutte translucide,
pour vider l'océan marine
des souvenirs obsédants.

Au sec m'attend la douleur nue,
rouge cru,
ou pas, qui sait,
une autre couleur inconnue ?

Vivre arc en ciel
en pansant aujourd'hui,
sans penser demain.

lundi 9 juillet 2012

Bain de couleurs

Un bain olfactif.
Le pourpre des lys, la verdeur piquante et douce du jardin après la pluie.

Un bain affectif, et sonore
Cette atmosphère particulière des femmes entre elles. 
Bain de paroles, de rire, de larmes et de silences. 
Toutes les couleurs de la vie sur fond de déluge pluvieux.


Et puis tous les sens réunis.
Ce corps qui bouge, puis qui s'arrête, parmi d'autres corps. 
Le bleu pâle du froid qui s'installe, 
le gris sombre des sanglots à évacuer bruyamment, presque joyeusement,
le grattement particulier du fusain sur la feuille.

Puis après la pause sacrée du déjeuner, choisir les couleurs dans la large palette proposée : des bleus, des verts, des jaunes, des rouges, des gris, des roses, du violet..., couleurs qui irradient.

Fondre sur ce jaune bouton d'or qui jaillit de l'intérieur, goutte de soleil qui s'étire verticalement, 
appelle un vert vif, qui danse autour, 
des pastilles roses de joie, 
le blanc lumière.

Paix d'enfance, active et concentrée, vibrante. 
Les ciseaux courent bientôt seuls, 
l’œil guette les formes intéressantes, celles qui vivent, dansent.
Il n'est plus question de suivre le trait prévu, tout s'ouvre.
Reste à accueillir ce qui vient, en écho de ce qui a été vécu.
Miracle de la présence à soi.







En point d'orgue, la douceur d'une soirée tout en teintes douces après ces feux d'artifices intimes, et cette aube radieuse de chants d'oiseaux.


Mon premier cadeau de cet été, c'était cet atelier-là.

En bonus, quelques unes de mes oeuvres préférées de Matisse :

La Gerbe

Venus


- cet extrait de la préface d'un magnifique livre sur les gouaches découpées de Matisse, dont le nom m'échappe à l'instant
- et la fin de la préface :

- le projet de restauration des Acanthes de Matisse par la fondation Beyeler.
- l'exposition en cours au Musée Matisse de Nice : Matisse, le ciel découpé 

Parler



" Il ne suffit pas de parler pour parler. Parler, c'est quand c'est pour la première fois... C'est à dire que vous ne répétez pas. D'ailleurs ce n'est même pas répétable. Parler, c'est être surexposé. Vulnérable. Totalement.  Seul, devant l'autre seul. C'est là où la parole peut venir. La pure parole, la simple parole. "




Christian Bobin - Dans " la grâce de la solitude", chez Albin Michel

vendredi 6 juillet 2012

la vague

La mer si calme au bord.
Et cette énorme vague qui enfle à l'horizon.

La colère, énorme.
La peur d'être emportée, comme cette nuit, en rêve, par la violence de cette chose qui prend toute la place.
L'amertume.

Cette violence en moi, contre moi.

L'envers du chagrin.
Ce vieux chagrin, qu'il s'agit maintenant de pleurer jusqu'au bout, patiemment, avec tendresse.

mardi 3 juillet 2012

Trans-lucide

C'est une fenêtre japonaise en papier huilé.
La lumière passe, l'intime est protégé.

Parfois la fenêtre s'ouvre,
d'autres fois, elle se ferme.


Les deux sont justes,
c'est ainsi.


Ciel de gouttes, gouttes de ciel


Les larmes, bienfaisantes,
dans ce ciel bleu d'amour.

Le virtuel de nos histoires réelles,
le réel de nos histoires virtuelles.

Et la vie chevillée au corps
qui s'exprime,
parfois orageuse, parfois tranquille.