mercredi 25 septembre 2013

D'Orphée à Perséphone

Nous échangions librement avec un collègue expérimenté autour de ces situations de crise où nous accompagnons les unités confrontées à des événements graves, puis finalement de ce qui nous avait conduit, avec nos collègues, sur ces terres sombres, et surtout du risque d'y rester, de ne plus être à même d'en sortir.
C'est alors qu'ont surgi ces images. 







D'abord Orphée allant chercher son Eurydice au fond des enfers, et par manque de confiance, la perdant. 

 









Puis celle de Perséphone gagnant grâce à la force de sa mère le droit de passer 6 mois aux enfers, et 6 mois sur terre.










Et je me suis dit que dans nos métiers, il fallait vraiment s'appuyer sur cette dernière métaphore. Certes, on ne pouvait faire autrement que descendre aux enfers pour contacter ceux qui y sont plongés, mais que notre rôle est bien de passer du temps aussi à la lumière, dans la joie, car sinon, nous n'aidons plus personne, quoi que nous en pensions. Et que c'était bien là une partie de la plus-value d'une supervision.



Je me suis dit aussi que ma grande question professionnelle du moment, celle qui m'obsède ces derniers temps, est celle de ce choix : continuer à descendre en terre obscure, ou revenir à la lumière pour de bon. 

Et sincèrement, je ne sais pas. Car ce choix professionnel que j'ai fait il y a plusieurs années déjà, je ne sais s'il est un "vrai choix", ou si j'y ai été plongée "de force", de la même manière que Perséphone a mangé les graines de la grenade.

Vais-je y rester à présent par amour...

mardi 30 juillet 2013

L'heure douce

Crépuscule d'été.
Les couleurs du ciel se rosent et se grisent,
Les tonalités changent, les cigales chantent plus fort juste avant de se taire, brusquement. Des voix d'enfants.
Une brise de mer apporte un peu de fraîcheur.
Temps de calme et de décantation.

L'heure douce, cadeau discret, presque secret.

mercredi 12 juin 2013

Apprentissage du vol libre

Longtemps j'ai rêvé et dessiné
des arabesques dans le grand ciel clair.

La volière s'est ouverte.

Je ne rêve plus,
je vis.


lundi 15 avril 2013

Les jeunes pousses

Ma nouvelle vie
comme une jeune pousse printanière,


un peu chiffonnée,
mais prête à se déployer,

un peu frigorifiée,
parfois, mais si vibrante.


Je ne suis pas à l'abri d'un brusque gel,
mais me réjouis de la lumière montante.

J'ai besoin d'une attention folle
dans cette période de renouveau.
Concentration.

J'ai tout de même peu d'énergie.


mardi 9 avril 2013

Apana

Trier,
nettoyer,
jeter,
recycler.

Pleurer,
sourire,
jubiler.

Imaginer,
prévoir,
construire,
accueillir.

Garder une place pour le vide.

mardi 2 avril 2013

Giboulées

Je ne sais écrire ce que je vis,
tous ces paroxysmes,
toutes ces petites choses fluettes et douces.

Je ne sais dire la violence de la toute dernière étape du deuil,
les larmes et la rage accumulées,
la tendresse malgré tout.

Printemps de giboulées.

Dans quelques jours s'ouvre une autre ère.
J'espère moins y errer, mais comment savoir ...



lundi 4 mars 2013

J'ai touché la Peur,
celle de ma fragilité fondamentale,
celle de ma condition humaine inéluctable.

Je peux rager autant que je veux,
pleurer , me rouler par terre et taper du poing sur la table,
je n'y changerai rien.


Samedi, j'ai fini par m'enfermer dans la salle de bain,
dos contre la baignoire,
jambes en équerre, dos à la verticale.

Et j'ai respiré,
ou plutôt expiré,
de plus en plus profondément,
jusqu'à accepter à nouveau le vide.

Trouver ce rien calme
où repose ma vie.

vendredi 1 mars 2013

J'ai touché aujourd'hui
une nouvelle couche de pleurs.

Des vieux, profonds et lâches,
comme des draps usés, délités

C'est un trou sans lumière,
sans oraison, sans raison.

La peur du triste me touche,
me retouche, épuisée.



Retourner aux abysses et remonter le chagrin
afin qu'il accouche de sa lumièreet prenne fin.

dimanche 24 février 2013

Chaque matin, un nouvel arrivant

L'être humain est un lieu d'accueil,
Chaque matin un nouvel arrivant.

Une joie, une déprime, une bassesse,
Une prise de conscience momentanée arrivent
Tel un visiteur inattendu.

Accueille-les, divertis les tous
Même s'il s'agit d'une foule de regrets
Qui d'un seul coup balaye ta maison
Et la vide de tous ses biens.

Chaque hôte quel qu'il soit, traite le avec respect
Peut-être te prépare-t-il
A de nouveaux ravissements.

Les noires pensées, la honte, la malveillance
Rencontre-les à la porte en riant
Et invite les à entrer.

Sois reconnaissant envers celui qui arrive
Quel qu'il soit,
Car chacun est envoyé comme un guide de l'au delà

Rûmi, Konya, 1260

jeudi 21 février 2013

Un rien

Il suffit d'un rien, d'un éclair, d'une lecture, d'un amour pour que tout
redevienne vierge et innommé comme aux premiers jours du monde
.

MICHEL  CAMUS

Proverbes du silence et de l'émerveillement

lundi 18 février 2013

Funambule à l'arrêt

Longtemps, j'ai été funambule,
lançant toujours plus de balles et d'objets en tous genre,
souriante, spectacle vivant.

Je savais en mon coeur que si je ne tombais pas,
c'est par la force du mouvement,
toujours plus rapide.

Je craignais que ce ne sois pas durable,
mais je continuais,
ne sachant faire autrement.



Je suis assise au sol,
j'ai posé toutes mes balles,
ou elles sont tombées.

Les projecteurs sont éteints,
et je peux en secret,
rire et pleurer.


Je veux me souvenir de ça,
pour ne plus monter sur un fil,
rester sur mes pieds.

dimanche 17 février 2013

De l'autre côté

Traversé le feu,
les larmes au bord des yeux.

Trouvé une accalmie si douce
si tendre
si pleine.




Décidé de rester la,
au bord des braises,
dans la vérité nue.

dimanche 3 février 2013

Mon amie l'oiseau nue



L’oiseau nue s’envola dans un bruit inconnu
Entendez-vous ce bruit ?
Chaque plume caresse le ciel !

L’oiseau nue s’envola en attrapant le ciel

Vers quel horizon voles-tu ?
Je me souviendrai de ce bruit
De cette force nue !

Force du tigre



Qu’il est bon de jouir de la force qui monte
De cette sève de vie, de ce flot de puissance

Quelle est cette force qui monte ?
Je sens brûler en moi le plaisir de la colère

Rugir… !
Jouir de cet éclair qui me traverse

Me réjouir
Et te voir repartir sans me dire au revoir

vendredi 1 février 2013

Tremblante, tremper l'acier dans le feu du cœur.
Y trouver la force de vivre en vérité.

Intense douceur de l'amour nu.

mardi 29 janvier 2013

Tant et rien

Une grande plage de temps, devant moi. Libre.
Pour laisser se ressouder mon bassin fracturé par la chute "sans gravité" du nouvel an.
Douleur brulante dans les chairs, presque métallique dans l'os.

Laisser faire, et remercier ce qui sait se faire tout seul.
Émerveillement une fois encore devant cette vie qui sait faire tant, et que l'on ignore tant.
L'orgueil, encore, toujours. Ubris.

En profiter pour...rien.
Tu n'as pas le même visage, me disent-ils.
Oui, car en dépit de la douleur, la fatigue reflue au gré de ces heures à ne rien faire.
Je sors lentement et sûrement des terres arides que j'arpente depuis des années.
Réveils incessants de mère, insomnies de femme, stress professionnel, terres de chagrin.
La vie à 2000 à l'heure, trop vite.

Je pourrais broder à l'infini sur ce qu m'arrive et me force à stopper net.
Mais non, pas envie de broder.
Un signe de plus que je ne sais pas encore écouter mes limites.
Emportée par ma tête, mes envies de tout, ma peur du rien.
La passion, raga.
Je n'ai pas besoin de m'agiter ainsi, je devrais faire confiance à ma force, la vraie, celle qui est tranquille.
Cela vient, doucement.
Accepter que ça vienne doucement, en sourire.

Voilà.


Sinon, le changement s'incarne.
Le père de mes enfants a semble-t-il trouvé son nouveau nid hier. J'attends son envol.
Mon homme se déploie.
Les enfants poussent.
Beau à voir, bon à vivre.

Vivre.



vendredi 18 janvier 2013

Le dégel

La glace commence à céder. 
Dessous, ces larmes longtemps retenues. 
Des années sans doute.

Maintenant, 
au gré de cette chute sans gravité qui me fait sentir à nouveau mon corps, sa fragilité, m'oblige à calmer le mouvement incessant,
au gré de cette confiance si douce qui nous réunit,
les larmes ont commencé à couler hier. 

Je sens les autres derrière se presser pour déferler enfin.
Je vais laisser faire, puisque je le peux peut-être enfin...


mercredi 9 janvier 2013

Pleinement en vie

Comme perdu la clé du jardin ici...
Tant de moments à cultiver dans la "vraie vie"!
Présence.

Depuis ce silence-là, je vous souhaite une très belle année 2013.
Une année pour être pleinement en vie.

Je vous embrasse

Lise