mardi 8 mai 2012

Os contre os

"Il y a chez chaque homme et chez chaque femme, une partie d'eux même qui se refuse à admettre que dans toute histoire d'amour, la Mort doit prendre sa place.
Pour aimer, nous devons perdre nos illusions sur l'amour, voir mourir nos attentes superficielles, nos élans, nos impulsions. En amour, tout tend à être séparé. Tout. Et le moi ne veut pas en entendre parler.
Ce qui meurt, ce sont nos attentes de tout posséder, nos illusions, nos attentes de n'avoir que la beauté des choses. Et tout ceci meurt, parce que l'amour nous emmène dans la nature de la mort. Et s'engager dans l'amour, c'est s'engager à revivifier la mort et ses enseignements.
Les histoires d'amour vacillent lorsqu'elles passent du stade de l'anticipation à l'étape où il faut affronter ce qui est accroché à l'hameçon. C'est le besoin de forcer l'amour à se perpétuer uniquement sous sa forme positive qui finit par provoquer la mort de l'amour.
Aimer, cela veut dire "rester avec". Cela veut dire émerger d'un monde de fantasmes pour entrer dans un univers où un amour est possible. C'est rester lorsque votre corps vous crie "fuis".
La fuite, la peur de l'intimité ou celle de s'engager sont un problème de confiance en les cycles de Vie - Mort - Vie. Or, ce travail doit s'accomplir et si nous la repoussons, cette Mort nous poursuivra sans relâche, c'est son travail. Le nôtre, c'est d'apprendre l'étreinte avec elle. Car aimer le plaisir n'exige pas grand chose, alors qu'aimer vraiment exige que l'on soit un héros capable de gérer sa propre peur."

Clarissa Pinkola Estés, Femmes qui courent avec les loups, (La femme squelette)




Oui, claquer des dents et y aller quand même.
Passage très étroit des naissances où l'on ne sait jusqu'au bout ce qu'il adviendra.
Pousser de toute son âme, et savoir reprendre des forces le temps que le passage se fasse.
Épouser étroitement ce rythme essentiel, solitude et confiance.

J'ai repris le chemin du tapis.
Jambes qui tremblent, souffle entrecoupé, tout mon corps hurle.
Et pourtant retrouver le sol c'est retrouver la vie, la vraie, la seule.

Je crois que je suis en train d'apprendre à m'aimer. J'en pleurerais.

2 commentaires:

  1. J'ai découvert ton blog ce matin, grâce à ta visite sur terre indienne. Merci pour cette belle rencontre, beaucoup de convergences,
    Clarissa P; Estes,
    Bobin,
    très beaux instants passés ici pour moi.
    A très bientôt!

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  2. Je te lis depuis plusieurs mois, et n'avais pas osé commenté jusque-là.
    Les belles rencontres du net :-)
    A bientôt :-)
    Lise

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